"La santé coûte très cher au Liban et les familles qui ont fui sont démunies et dans l’incapacité d’en assumer les frais. Elles retardent le moment pour se faire soigner et arrivent souvent à l’hôpital dans une situation déjà critique. "
La situation humanitaire se détériore rapidement en Syrie, et le nombre de réfugiés syriens dans les pays limitrophes a dépassé le million. Le Liban est particulièrement affecté par cette crise qui sévit depuis maintenant deux ans. D’après le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus de 400 000 Syriens sont arrivés dans le pays, en quête de sécurité.
Une fois la frontière passée, les arrivants mettent en moyenne cinq mois pour être enregistrés comme réfugiés. Ils doivent encore faire face à de nombreuses difficultés notamment pour se soigner. En effet, la santé coûte très cher au Liban et les familles qui ont fui sont démunies et dans l’incapacité d’en assumer les frais. Elles retardent le moment pour se faire soigner et arrivent souvent à l’hôpital dans une situation déjà critique.
Depuis mars 2013, les équipes de PU-AMI interviennent pour favoriser l’accès aux soins de santé primaire et le référencement des patients vers des centres de soins secondaires dans la région du Mont Liban et de Beyrouth. En amont, l’enjeu est d’aller à la rencontre des réfugiés syriens, qui sont dispersés dans la zone – la création de camps de réfugiés syriens n’est pas autorisée au Liban - pour les informer de l’existence des centres de santé primaire et des lieux où ils se trouvent. Les équipes médicales de PU-AMI apportent un soutien à cinq centres de santé publics. Afin d’assurer la prise en charge des plus vulnérables, tous les soins y sont gratuits pour les femmes enceintes, les enfants de moins de 5 ans et les personnes de plus de 60 ans. Pour les autres patients, les soins prodigués restent à bas prix, puisqu’ils sont financés à 85 % par PU-AMI. Les médicaments sont quant à eux distribués gratuitement pour tous. Les équipes mettent également l’accent sur la prévention des risques sanitaires, au travers de sessions de sensibilisation à la santé basées sur une forte action communautaire.
Les équipes prennent actuellement en charge près de 600 patients, mais au vu du nombre croissant de réfugiés syriens qui arrivent tous les mois (près de 60 000 d’après les chiffres du HCR), le nombre de patients devrait tripler dans les mois à venir. En conséquence, les horaires d’accueil ont déjà été allongés. Dans les semaines à venir, il sera nécessaire d’étoffer les équipes médicales, d’embaucher d’autres médecins, pour pouvoir prendre en charge une demande de soins accrue. Pour répondre à cette forte augmentation des besoins, PU-AMI fait tout son possible pour étendre ce projet à d’autres centres de santé primaire et secondaire.
Au Moyen-Orient, PU-AMI adapte ses activités à un contexte en constante évolution, pour apporter une réponse globale et pertinente aux besoins des populations. Depuis 1996, les équipes interviennent au Liban pendant les crises majeures qui ont affecté les populations civiles libanaises, et depuis 2002 auprès des Palestiniens réfugiés dans le pays, en menant notamment, dans le cadre de sa réponse d’urgence, des activités telles que de la distribution d’eau et de nourriture, la reconstruction des habitats endommagés, ou encore la réhabilitation de réseaux d’eau et d’assainissement. Depuis deux ans, PU-AMI intervient également auprès des Syriens réfugiés au Liban et assure depuis mars 2013 un programme visant à rétablir l’accès aux soins de santé primaire pour ces populations démunies.